
Mgr Max Leroys Mésidor, archevêque de Port-au-Prince et président de la Conférence épiscopale haïtienne, a lancé un appel pressant à la communauté internationale pour qu’elle réagisse rapidement face à la situation de plus en plus catastrophique en Haïti. Selon l’archevêque, 85% de la capitale, Port-au-Prince, est désormais sous le contrôle des gangs armés, qui sèment la terreur au quotidien. Dans un entretien avec le Service d’Information Religieuse, Mgr Mésidor a exprimé son profond désarroi face à l’inefficacité de la mission internationale menée par le Kenya, qualifiant cette intervention de “grande déception”.
La violence des gangs a conduit à une crise humanitaire sans précédent, avec plus de 5 600 personnes tuées en 2024 et plus de 2 200 blessées. Environ un million de personnes ont été déplacées, fuyant les zones les plus dangereuses, principalement dans la capitale. L’ONU met en garde contre la montée en flèche des enlèvements, des violences sexuelles, ainsi que l’utilisation des enfants comme soldats. Ces événements tragiques montrent l’ampleur de l’instabilité qui frappe Haïti, exacerbée par l’incapacité des forces internationales à restaurer l’ordre ou à démanteler les groupes criminels.
Face à cette crise, l’Église haïtienne continue de soutenir les plus vulnérables, distribuant des vivres et des médicaments aux déplacés. Cependant, Mgr Mésidor appelle la communauté internationale à renforcer ses efforts pour stopper la violence et protéger les vies humaines. Il insiste sur l’importance d’une révision urgente de la mission de paix, exigeant davantage de ressources et un engagement plus fort des autorités mondiales et locales. L’archevêque met en garde : chaque jour d’inaction aggrave la souffrance des Haïtiens, et la communauté internationale ne peut se permettre de se détourner de la situation.