
Face à la montée des menaces de certains groupes armés visant à faire échouer le processus de transition politique en Haïti, la Communauté des Caraïbes (CARICOM) et le gouvernement des États-Unis ont lancé un avertissement clair. Dans un communiqué publié dimanche, la CARICOM a condamné fermement les velléités de renversement du Conseil présidentiel de transition par la violence. « C’est totalement inacceptable », a déclaré le bloc régional, insistant sur la nécessité de respecter les accords politiques en cours.
Le Département d’État américain a soutenu sans réserve cette position. Sa porte-parole, Tammy Bruce, a indiqué que Washington suivait de près la situation et restait en communication constante avec les pays de la région. « Les États-Unis condamnent toute tentative de déstabilisation en Haïti et appuient pleinement la déclaration de la CARICOM », a-t-elle affirmé. Cette coordination diplomatique vise à dissuader toute escalade alors que le pays reste à la merci de puissants groupes criminels.
Au cours du week-end, la peur s’est emparée de plusieurs quartiers de Port-au-Prince, où la population, déjà durement touchée par l’insécurité, craint de nouvelles attaques. Les déclarations menaçantes de certaines coalitions de gangs ont ravivé les inquiétudes d’un basculement total dans le chaos. Les habitants redoutent notamment une offensive ciblée contre les zones perçues comme favorables au gouvernement de transition.
Dans ce contexte alarmant, le président du Conseil présidentiel, Fritz Alphonse Jean, a intensifié les démarches diplomatiques en s’entretenant avec la Première ministre de la Barbade, Mia Mottley, qui assure la présidence de la CARICOM. Celle-ci a relayé les préoccupations haïtiennes auprès du Département d’État américain. Parallèlement, des voix s’élèvent pour réclamer un soutien accru à la mission de sécurité dirigée par le Kenya, dont le financement reste largement insuffisant face à l’urgence.