Un climat de tension extrême règne ce mercredi dans la capitale haïtienne. Très tôt dans la matinée, des habitants de plusieurs quartiers de Port-au-Prince ont dressé des barricades pour dénoncer l’insécurité persistante et la mainmise des gangs sur la ville. Des pneus enflammés et des routes bloquées ont été observés notamment à Delmas, Turgeau et dans d’autres zones clés, paralysant la circulation.
Cette nouvelle mobilisation populaire illustre l’exaspération croissante d’une population confrontée à une insécurité généralisée. Depuis plusieurs semaines, des attaques armées, des pillages et des affrontements se multiplient, touchant désormais même des zones autrefois épargnées. De plus en plus de citoyens estiment que les autorités n’ont ni les moyens ni la volonté de restaurer l’ordre.
Les organisateurs de cette journée de protestation, principalement issus de collectifs de quartier, accusent les dirigeants de multiplier les promesses sans jamais passer à l’action. Malgré les interventions ponctuelles de la police nationale, les groupes armés semblent gagner du terrain, bénéficiant d’un arsenal qui dépasse parfois celui des forces publiques.
La vie économique tourne au ralenti dans plusieurs secteurs. De nombreux commerces n’ont pas ouvert leurs portes, et les écoles ont suspendu leurs activités par mesure de sécurité. Dans certaines zones, les transports en commun sont quasi inexistants, forçant la population à rester confinée chez elle, dans l’incertitude et la peur.
